Compo I Let & Lang Etrang 3 AS [SERKADJI]

Lycée Filière : Lettres & Langues
Etrangères
Date : 01/12/2008 Durée : 02 heures
Composition de Français du Premier Trimestre

Texte :
S E R K A D J I

Le plus terrible à Serkadji ce sont les exécutions. J’étais dans le plus proche de la porte et quand je ne dormais pas j’entendais, à cause d’un tuyau qui passait près de ma paillasse, le grincement du portail qu’on ouvrait. Alors je savais … je commençais à trembler … je réveillais les sœurs … après on entendait crier le Chahid : "Allahou Akbare (Dieu est le plus grand), "Tahia El Djazaïr" (Vive l’Algérie) " et tous les frères répondaient vite, on se levait, on grimpait les unes sur les autres pour arriver aux tambourins 12 et on chantait les Nachids : "Min Djibalina" (de nos montagnes), "Ikhouani La Tenssaou Chouhada" (mes frères n’oubliez pas vos martyrs) et de nombreux autres. Il y avait des filles qui s’évanouissaient, certaines faisaient des crises cardiaques.
Tout de suite, le hall se remplissait de CRS avec leurs matraques, ils voulaient nous faire taire, nous leur jetions tout ce qu’on trouvait : des quarts, des chaussures, des morceaux de savon noir, de l’eau de javel ….. ils demandaient les clés aux surveillantes : ‘’donnez les clefs qu’on rentre le mater’’. Elles ne voulaient pas. Après chaque exécution nous refusions la nourriture, nous faisions le Ramadhan ; pour celles qui ne croyaient pas, c’était la grève de la faim.
Nous tombions malades à cause des exécutions. Puis nous avons été transférées à El Harrach. Au procès, j’ai eu cinq ans avec sursis. Je suis sortie. Mais j’ai été emmenée au camp de Béni Messous, j’ai encore été interrogée. Ils avaient un gros chien-loup. Ils voulaient me faire dire que je regrettais, que j’étais avec la France, mais j’ai dit que j’étais avec le FLN, encore plus après avoir été arrêtée. Je suis restée 15 jours à Béni Messous, j’étais la seule femme, il devrait y avoir 600 frères, ils me gâtaient parce qu’ils recevaient le panier. La visite tous les 15 jours.

FATOUMA (Combattante)
Le Monde 05/07/1999.
I/-Compréhension : (12 points)

1/-Où se passe la scène ? Comment trouvez-vous l’espace décrit ?
2/-Ce texte est :
a)-un témoignage b)-un aveu c)-un texte historique à visée expositive.
Choisissez la bonne réponse.
3/-Fatouma est-elle seulement témoin ?
- Quelle place occupe-t-elle dans le texte ?
4/-" …je commençais à trembler …." Dans cette phrase, la narratrice voulait dire :
a)-qu’elle était contente. b)-qu’elle avait faim c)-qu’elle avait peur.
Choisissez la bonne réponse.
5/-Choisissez de la liste ci-après deux (02) sentiments exprimés par les prisonnières :
(la jalousie – la frayeur – l’égoïsme - la honte – le courage)

6/-Lisez le texte, puis relevez dans les propositions suivantes les raisons qui ont poussé cette personne
à écrire cet article :
a)-dénoncer la pratique de la torture durant la guerre de l’indépendance de l’Algérie.
b)-dessiner son portrait.
c)-encourager d’autres personnes à témoigner sur les atrocités de la guerre en Algérie.
d)-raconter l’histoire de l’Algérie.
e)-rendre justice aux victimes algériennes de la guerre de l’indépendance.
7/- " Ils voulaient nous faire taire. "
A quoi renvoient les pronoms soulignés ?
8/-Complétez le tableau suivant :
Verbe Nom
…………… La torture
Souffrir La …………..
(se) suicider Le …………..
……………. Les exécutions
Transférer Le ……………

9/-" Ils voulaient me faire dire que je regrettais, que j’étais avec la France,
mais j’ai dit que j’étais avec le FLN. "
- Réécrivez ce passage en remplaçant le pronom souligné par " Nous ".

II/-Expression écrite : (08 points)

Traitez un seul sujet au choix :

Sujet 1 : Racontez en quelques lignes une histoire que vous avez vue dans un film,
que vous avez écoutée à la radio ou que l’on vous a racontée sur la guerre d’Algérie.

Sujet 2 : Rédigez en quelques lignes un texte dans lequel
vous évoquez les événements sanglants du 08 mai 1945

Détente :
* Le temps perdu ne se mesure point.
* L'homme récoltera ce qu'il aura semé.
* La critique est aisée, et l'art est difficile.

Votre Professeur Vous Souhaite Bonne Chance