Pour et contre le nucléaire
L’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité donne lieu à de longues controverses (discussions) entre les partisans du nucléaire et ses opposants.
Ses partisans soutiennent que l’électricité produite par des réacteurs nucléaires revient moins chère que celle des centrales alimentées au charbon, au pétrole ou au gaz. Ils pensent que cette alternative est venue à point pour remplacer ces énergies qui font défaut. L’énergie nucléaire, ajoutent ses défenseurs, trouve, en outre, de nombreuses applications avantageuses dans l’industrie, la médecine et l’agriculture. Ils affirment qu’elle est indispensable au progrès et à l’indépendance énergétique. Aussi, qualifient-ils de réactionnaires leurs détracteurs. Car refuser le nucléaire, estiment-ils, c’est refuser le progrès et la modernité.
Par ailleurs, les «pro nucléaires» partagent l’argument selon lequel : l’énergie nucléaire est une arme de dissuasion qui permettra peut-être d’éviter une troisième guerre mondiale.
Pourtant, rétorquent leurs adversaires, cette énergie n’est pas sans danger. Le nucléaire, répliquent-ils, comporte beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Ses risques de radioactivité sont inévitables en cas d’accident nucléaire, parce que c’est une technique qui demeure insuffisamment maîtrisée. L’accident de Tchernobyl en est une preuve édifiante. Le nucléaire reste donc très dangereux pour toute vie humaine, animale et végétale, puisque, insistent-ils, jusqu’à maintenant, les scientifiques n’ont pas trouvé le moyen le plus sûr d’éliminer les centaines de tonnes de déchets atomiques des quelques réacteurs en service. Dans certaines régions, ces déchets ont provoqué de véritables désastres écologiques. Les opposants réfutent également la thèse économique. Selon eux, les installations nucléaires sont beaucoup plus coûteuses. Enfin, ils contestent le prétendu pouvoir de dissuasion de l’arme atomique. Ils jugent, au contraire, irresponsable qu’un individu (chef d’Etat) puisse avoir le pouvoir de décider de la vie de millions d’êtres humains. La tragédie d’Hiroshima, cinquante ans après, continue d’avoir des conséquences douloureuses sur les habitants de cette ville martyre. Il devient plus grave encore lorsque, dans quelques années, la fabrication d’une bombe atomique sera à la portée d’un scientifique moyen. Ce qui multipliera davantage les risques quand on imagine ce que pourrait en faire un groupe de terroristes.
C’est pour ces raisons que les «antinucléaires» sont résolument convaincus de la nécessité de renoncer à cette énergie mortelle.
"Certes, l’énergie nucléaire ouvre des perspectives intéressantes de recherches scientifiques, mais le danger permanent qu’elle pèse sur l’humanité est énorme.
Il existe, néanmoins, d’autres sources d’énergie qu’il faudrait, peut-être, mieux explorer; telle l’énergie solaire qui ne comporte aucune menace contre l’homme et son environnement."
In. Revue DIALECTIQUE DU MONDE.
N° 5072.PARIS. OCT. 1997