C’était un soir. Au milieu de la nuit, les Aurès éclatèrent de feu. Une balle tirée d’un
fusil rouillé fut bientôt suivie d’autres ; elle déchira l’air et secoua le silence des mechtas
endormies. Quelques hommes étaient là, des armes à la main, quelque part dans les rudes
djebels aurésiens. Un groupe d’hommes décidés, convaincus, de ces hommes qui forcent le
destin, avaient ouvert le feu, un feu qui ne devait plus s’éteindre pour longtemps, un feu
annonciateur d’une guerre sui devait durer sept ans et demi. Et ce feu allait au cours des mois
qui suivirent embraser toute l’Algérie.
C’était le premier jour d’un mois : novembre 1954…
C’était la première balle d’une guerre de libération…
C’était le premier cri de la révolution.
Plus d’un siècle de colonialisme en fut à jamais ébranlé. Et ce premier coup de feu,
premier symbole d’une libération à conquérir, au prix de quelle moisson, devait atteindre
l’hydre coloniale en plein coeur. Les « humbles » avaient pris le maquis. Les Djebels, les
mechtas et les forêts devenaient, à partir de cette nuit-là, leur terrain de combat. Ils avaient
décidé d’être libres à jamais, de libérer cette terre, dussent-ils y laisser la vie.
Ces hommes de novembre 54 n’étaient pas nombreux mais ils savaient au fond d’eux
mêmes qu’ils étaient les pionniers d’un peuple qui, du plus petit au plus grand, allait dans une
admirable unanimité les soutenir et les suivre.
Leur première balle, ce premier cri à la guerre de libération nationale, a été entendu et a
retenti à travers le pays. De Maghnia à El Kala, des hommes ont rejoint ces hommes et ils
furent des milliers sur mille crêtes pour libérer la terre des ancêtres, cette terre où leur sang
allait se répandre. C’était l’armée de libération nationale, l’armée des « Moudjahidine », notre
armée.
Ils bravaient la mort sachant l’ennemi impitoyable, supérieurement armé, un ennemi
qui comptait parmi les premières forces de l’OTAN. Ils pressentaient aussi les sacrifices que
le peuple algérien allait consentir. Ils étaient les premiers. Une foi inébranlable les animait. Ils
quittaient père, mère, enfants et épouse; pour « épouser » la lutte armée. Qui pouvait les
arrêter ?
.
Explication des mots difficiles :
Hydre : animal monstrueux à plusieurs têtes dont on parle dans les contes.
Humble : Modeste, simple.
Pionnier : homme qui commence le premier une entreprise.
O.T.A.N : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.
Questions :
I. Compréhension de l’écrit: 14 points.
1) Que signifie le 1er novembre 1954, selon le texte, dans le processus de libération ?
2) Relevez du texte 2 expressions qui montrent l’aspect décisif de cette date.
3) « Plus d’un siècle de colonialisme en fut à jamais ébranlé. » Le mot souligné signifie :
a- Secoué.
b- Remis en cause.
c- Conforté.
Choisissez la bonne réponse.
4) « Il pressentaient aussi les sacrifices que le peuple algérien allait consentir. »
Cette expression signifie-t-elle :
a- Ils avaient des doutes en ce qui concerne les sacrifices que le peuple allait consentir.
b- Ils prévoyaient les sacrifices que le peuple allait consentir.
Choisissez la bonne réponse.
5) Classez dans la colonne qui convient du tableau les informations suivantes :
- Supérieurement armés. - Une foi inébranlable les animait. - Les humbles.
- Impitoyables. - Convaincus
L’ennemi////////Les Moudjahidine
6) « Les Djebels, les mechtas et les forêts de venaient à partir de cette nuit-là,
leur terrain de combat. »
a- « leur terrain ». A qui renvoie le terme souligné?
b- « cette nuit-là ». A quelle nuit l’auteur fait-il référence?
7) Donnez un titre à ce texte.
II. Expression écrite : 6 points
Traitez au choix 1 de ces 2 sujets :
Sujet 1 :
Parmi les grandes figures de la révolution algérienne quel est celui qui vous impressionne le plus.
Faites son portrait en insistant sur les actes héroïques qu’il a accomplis pendant la guerre.
Sujet 2 :
Rédigez le compte-rendu objectivé du texte.